Prévention et gestion des conflits communautaires : Des acteurs outillés sur les mécanismes de résolution à Fada N’Gourma

Publié le jeudi 2 septembre 2021 à 10h03min

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Prévention et gestion des conflits communautaires : Des acteurs outillés sur les mécanismes de résolution à Fada N’Gourma

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) organise, du 31 août au 2 septembre 2021 à Fada N’Gourma, dans la région de l’Est, une formation sur la prévention et la gestion des conflits communautaires. Ce sont les observatoires provinciaux du Gourma, de la Tapoa et de la Komondjari qui sont les bénéficiaires de cette formation. La formation, organisée en tandem avec le Secrétariat permanent de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits (ONAPREGECC) vise à renforcer la stabilisation communautaire au Niger et au Burkina Faso.

En plus de l’insécurité entretenue par les terroristes, les conflits communautaires constituent l’autre mal dont souffre le Burkina Faso. C’est du moins le constat fait par l’Organisation internationale pour les migrations et le Secrétariat permanent l’ONAPREGECC. Pour eux, il y a nécessité d’agir afin de couper les ponts à l’avancée de ce phénomène qui, du reste, cause des pertes en vies humaines, fait de nombreux déplacés et entraine des destructions de biens publics et privés.

La région de l’Est, déjà en proie aux attaques terroristes, reste l’une des zones où les conflits communautaires se développent. C’est pour cette raison que l’OIM et l’ONAPREGECC ont choisi cette zone du pays pour renforcer les capacités des acteurs de trois provinces, notamment le Gourma, la Tapoa et le Komondjari et de sept communes que sont Matiacoali, Diapaga, Kantchari, Botou, Gayéri, Foutouri et Bartiébougou.

Le haut-commissaire de la province du Gourma, Adama Jean Ives Béré, a salué la présence de ses homologues de la Tapoa et de la Komondjari

Selon le haut-commissaire de la province du Gourma, Adama Jean Ives Béré, la tenue de cette activité est à saluer à sa juste valeur parce qu’elle s’impose au regard de l’actualité. « Le Burkina Faso, jadis considéré comme un pays de paix et de cohésion sociale, est depuis peu confronté à divers conflits communautaires qui prennent des proportions de plus en plus inquiétantes », a-t-il déploré.

Avant d’indiquer qu’il y a nécessité de promouvoir les mécanismes de résolution pacifique à travers ces sessions de formation. En qualité de président de l’observatoire provincial de prévention et de gestion des conflits communautaires, le haut-commissaire a souhaité de fructueux échanges aux participants.

La représentante de l’OIM dans la région de l’Est, Kazana Coulibaly, a exhorté les participants à suivre avec intérêt les différents modules

La consolidation de la paix et la cohésion sociale sont un défi majeur pour l’OIM, a rappelé la représentante de l’organisation de la région de l’Est, Kazana Coulibaly. « Par ces échanges, j’ai foi que nous pouvons faire du Burkina un havre de paix comme autrefois », a-t-elle conclu.

Et pour faire du Burkina ce havre de paix, il est important que ceux qui doivent porter cette cause, notamment les membres de l’ONAPREGECC, aient la pleine connaissance de leur mission, a laissé entendre la secrétaire permanente de la structure, Korotimi Kaboré. « Nous sommes dans un contexte de défis sécuritaires et nous savons que si les crises sont mal résolues ou si elles restent impunies, elles peuvent constituer le lit de frustrations et de radicalisation ouvrant la voie au terrorisme », a-t-elle ajouté.

Initiative saluée

La secrétaire permanente de l’ONAPREGCC, Korotimi Kaboré salue l’engagement des acteurs

C’est une formation qui vient à point nommé, selon les bénéficiaires. « La prévention et la gestion des conflits est une question très délicate. L’ignorance des techniques de résolution peuvent souvent contribuer à exacerber les crises en voulant les résoudre », a confié Aboubacar Combary, membre de l’observatoire. Pour Théodore Karama, chaque situation de crise impose une nouvelle technique de résolution. C’est pourquoi, il estime que la formation est plus que nécessaire pour eux afin d’être plus efficaces sur le terrain.

Durant ces 72 heures de formation, cinq modules seront dispensés aux participants. Ces modules portent sur « l’état des lieux des conflits communautaires au Burkina Faso et dans la région de l’Est » ; sur le « mécanisme de l’ONAPREGECC » ; sur les « techniques d’analyses du conflit communautaire » ; sur les « techniques de prévention des conflits communautaires » et sur les « techniques de gestion des conflits communautaires et les outils de collecte des données. »

En rappel, l’ONAPREGECC a été créé en 2015 par le gouvernement burkinabè dans l’optique des développer des mécanismes pour la prévention et la gestion des conflits au Burkina Faso. Des démembrements sont constitués dans toutes les régions afin de rendre les acteurs plus opérationnels.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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