Disparition du 31e roi du Gulmu : Les fils de la région de l’Est pleurent « un homme éclairé »

Publié le mercredi 4 septembre 2019 à 10h09min

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Disparition du 31e roi du Gulmu : Les fils de la région de l’Est pleurent « un homme éclairé »

Suite à la disparition de Sa Majesté Kupiendiéli, 31e roi du Gulmu, les fils, cadres et hommes politiques de l’Est du Burkina Faso ont bien voulu nous livrer leurs sentiments et ce qu’ils retiennent de l’homme. En rappel, le roi s’est endormi dans la nuit 16 au 17 août 2019 à Fada N’Gourma, à l’âge de 84 ans, après 17 ans de règne.

Moussa Boly, 5e vice-président chargé des questions coutumières et religieuses (MPP)

« Le Kupiendiéli était plus qu’un papa pour moi car nos pères ont été de très grands amis. Donc ma relation avec le défunt était plutôt familiale et nous avons eu de très bonnes relations. Sa disparition est très regrettable pour moi mais en tant que croyant, je peux dire que c’est la volonté de Dieu parce que tout homme qui naît, doit un jour s’en aller. Il fut également un homme très éclairé sur la scène politique et un intellectuel qui était au service du peuple. Je souhaite que son âme puisse reposer en paix et que ses bénédictions continuent de nous accompagner ».

Lamourdja Thiombiano, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et des aménagements hydro-agricoles

lamourdja Thiombiano,SG du ministère de l’agriculture

« Avec le défunt roi du Gulmu, j’ai un lien de famille car nous sommes tous du même grand-père qui a été Bankiandé. Sa disparition a été une immense tristesse. Ce que je peux retenir de l’homme, ce sont trois choses. D’abord, le choix qu’il a fait de devenir roi du Gulmu. Son expérience dans l’administration sur le plan national et international lui a permis d’avoir un regard nouveau. Le deuxième élément concerne les efforts qu’il a fournis pour faire des autres rois du pays, des interlocuteurs qui se consultent. Cela a été une dynamique que j’ai saluée. Le troisième aspect, c’est sa contribution au règlement des conflits fonciers sur le plan national voire international. Quand il représentait le Burkina ou quand il était sollicité, ses conseils étaient appréciés. Il avait un certain niveau de sagesse grandement apprécié par les autres pays lors des conférences internationaux auxquelles il prenait part. Pour terminer son style d’habillement ne passait pas inaperçu car c’était un homme qui s’habillait avec élégance ».

Mathias Tankoano, président du Conseil supérieur de la communication (CSC)

Mathias Tankoano président du CSC

« Sa majesté Kupiendiéli était une autorité morale pour toute la région de l’Est et tous les fils et filles de la région que nous sommes. Nous lui en sommes gré d’avoir su garder la cohésion au sein du Gulmu et d’avoir su concilier les activités traditionnelles et politiques qu’il a exercées à merveilles. Cet homme a été une référence, il doit toujours demeurer une référence pour la nouvelle génération. Cela prouve qu’on peut exercer la fonction traditionnelle sans la confondre avec celle politique. Malgré son appartenance politique à un moment donné, il a su rassembler tout le monde autour de l’idéal de développement. Maintenant, c’est un nouveau challenge pour notre région que de pouvoir continuer l’œuvre qu’il a entreprise. Il a reçu de ses parents la gestion du Gulmu. Il l’a accomplie et c’est à ses successeurs de continuer dans cette dynamique. Je prie le Tout-Puissant qu’il continue de veiller sur la région de l’Est et sur le Burkina Faso tout entier, et que sa majesté continue de recevoir ses grâces afin de reposer en paix dans sa dernière demeure ».

Oumarou Idani, ministre des Mines et des carrières

Oumarou Idani ministre des Mines et carrière

« A l’annonce de la disparition du roi du Gulmu, j’ai eu des sentiments de consternation parce qu’il était notre roi à tous. Il était un fédérateur de la région et, à ce titre, c’est une personnalité importante qui s’en est allée. J’ai également des sentiments de douleur car nous avions des relations particulières. Il était le cousin de mon beau-père donc, en un mot, c’était mon beau-père. Et à ce titre, nous avions des contacts très réguliers. Nous discutions de questions familiales très importantes et confidentielles. Ce que je retiens de l’homme est son élégance de manière physique. Il a été un des plus beaux rois que j’ai connus dans notre région et il s’habillait très bien, même avec son âge avancé. Il donnait toujours l’air de quelqu’un de très frais malgré son état de santé fébrile. Il vous recevait toujours avec noblesse lorsque vous partiez lui rendre visite. Il a été également un homme de caractère. Il vous disait toujours ce qu’il pense, parfois de manière claire et même si parfois ça pouvait déranger. »

Harouna Natama, président de la Délégation consulaire de l’Est

Harouna Natama , président de la délégation consulaire de l’Est

« Ce fut une surprise pour moi quand j’ai appris que le roi Kupiendiéli s’est endormi le 17 août dernier. Certes, je le savais souffrant mais la mauvaise nouvelle nous a tous surpris et a d’ailleurs frappé tout le monde dans la région de l’Est et dans le Burkina Faso tout entier. Il a été pour moi un homme de conviction et engagé pour la défense des intérêts moraux et des valeurs cardinales de tout le Gulmu, et même du pays tout entier. En tant qu’hommes d’affaires et fils du Gulmu, nous avons bénéficié de ses conseils, son soutien et son accompagnement pour la plupart de nos activités majeures dans la région, voire dans d’autres contrées du pays. Pour moi, son départ laisse un grand vide. Je profite traduire mes remerciements à tous les hommes et femmes d’affaires du Gulmu et en particulier le président de la Chambre de commerce du Burkina (Mahamadi Sawadogo) qui se sont mobilisés autour de moi, dès les premières heures de l’annonce de la mauvaise nouvelle ».

Propos recueillis par Soumaila Sana
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