Collectivités territoriales : La commune de Diabo s’inspire de l’expérience béninoise

Publié le mercredi 24 avril 2019 à 17h07min

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Collectivités territoriales : La commune de Diabo s’inspire de l’expérience béninoise

Une délégation de 32 membres conduite par le maire de la commune de Diabo, Ousmane Boly, a effectué un voyage d’études et d’échanges au Bénin, du 15 au 20 avril 2019. L’objectif était de s’imprégner de l’expérience de « l’approche intercommunale sur le marché agricole » mise en œuvre dans ce pays voisin. La délégation était composée de conseillers municipaux, d’autorités administratives, d’agriculteurs-maraîchers et d’hommes de médias. Ce voyage d’études s’inscrit dans le cadre d’échanges et de partage d’expériences sur l’organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales des deux pays.

Partie de Diabo le dimanche 14 avril 2019, la mission conduite par Ousmane Boly, maire de la commune de Diabo (province du Gourma, région de l’Est du Burkina Faso), a séjourné au Bénin du 15 au 20 avril. Elle était composée de conseillers municipaux dont des présidents de commissions permanentes, de producteurs et du préfet. L’objectif de ce voyage était de partager « des expériences entre collectivités territoriales sur le mode de fonctionnement et de l’approche intercommunale sur le marché agricole et de s’instruire pour une mise en commun d’un marché communal commun de vente de produits agricoles, afin de répondre efficacement à la demande sociale ».

Les activités ont débuté dans la matinée du mardi 16 avril 2019 à Cotonou, par une séance de travail avec les responsables du projet Approche communale pour le marché agricole, phase 2 (ACMA2). Cette séance a été suivie d’échanges sur les missions du projet et les objectifs futurs entre les deux structures. Ensuite, cap a été mis sur Porto-Novo, deuxième ville du pays et capitale politique, pour une visite suivie d’entretien au Centre d’excellence agro-écologique songhaï, qui a été créé depuis 1985 sur une superficie d’un hectare étendue à 22 hectares aujourd’hui.

ACMA2, un projet intégré réussi

Là, les visiteurs ont pu s’imprégner de la réussite d’un projet intégré englobant plusieurs domaines, notamment la production agricole moderne, l’élevage de poules de différentes races, la pisciculture, etc. Le maire de Diabo, très admiratif des résultats appréciables engrangés par le centre, entend dupliquer le projet dans son ressort territorial au Burkina Faso. Le directeur adjoint du centre a donc conseillé à ses hôtes la formation des ressources humaines pour la gestion du futur centre et a promis une visite d’études à Diabo, dans les semaines à venir.

Après les visites d’échanges avec les responsables du projet ACMA2 et du Centre songhaï à Cotonou et à Porto-Novo, la délégation de la commune de Diabo s’est rendue, le mercredi 17 avril 2019, à Saketé et dans le village de Dosso, des localités frontalières avec le Nigéria et situées à environ 150 km de Cotonou. À Dosso, la mission a pu apprécier le travail abattu par un groupement de femmes dénommé MEDJRO, qui a bénéficié de l’accompagnement technique et financier du projet ACMA2, pour la construction de son infrastructure et la commercialisation de ses produits.

Avec plus d’une quinzaine d’années d’existence, ce groupement s’est donné pour mission la transformation et la commercialisation du manioc transformé en gari ou en tapioca, de jus d’ananas, etc. Le groupement, créé et dirigé par Elisabeth Akpeyekpo, avec une équipe de quinze femmes, a un chiffre d’affaires de six millions de francs CFA par mois. De quoi séduire les visiteurs qui ont souhaité un partenariat entre le groupement et la commune de Diabo, afin qu’un tel projet voie le jour au profit des femmes de la partie burkinabè.

« La patience » de Bakété

Après cette étape, la délégation burkinabè a visité la ferme intégrée dénommée « La patience de Bakété ». Le maître des lieux, Roland N. Vicnonfodo, a dit disposer de plus de 23 hectares de superficie de palmiers à huile et d’une unité de production d’huile de palme destinée à la consommation.

L’homme aux trois épouses et aux 45 employés a ajouté que les déchets issus de la production de l’huile lui servent à nourrir les poissons. En effet, monsieur Vicnonfodo possède une dizaine de bassins piscicoles avec une production d’environ 8 tonnes de poissons, pêchés trois fois par an. Ce qui lui fait un chiffre d’affaires mensuel estimé à 90 millions de francs CFA. Des exemples qui donnent des idées de développement local au premier des Diabolais et à sa délégation.

Ifangni, un magasin de stockage de 1 000 tonnes

Le jeudi 18 avril 2019, la délégation burkinabè a poursuivi ses visites dans la commune d’Ifangni, localité située à 70 km de la ville de Cotonou et également frontalière avec le Nigéria. Elle a été reçue par Raymond Fafoumi, premier adjoint au maire et président du Cadre de concertation. Après les salutations d’usage, place a été faite à la présentation des différentes parties (Ifangni et Diabo), avant de passer aux échanges qui ont porté sur le mode d’organisation et le fonctionnement du Cadre de concertation et de l’Union communale des producteurs.

Le premier adjoint au maire d’Ifangni a expliqué aux visiteurs, le mode d’organisation et les organes qui composent le Cadre de concertation. Il a précisé que le comité de gestion regroupe onze communes, notamment des représentants des communes, des producteurs, des transformateurs et des transporteurs. Il est l’instance dirigeante qui s’occupe des difficultés des producteurs. Le comité de gestion est également chargé de la gestion des infrastructures, notamment le magasin. Après les échanges, la délégation diabolaise a visité le magasin de stockage de 1 000 tonnes construit par la mairie d’Ifangni, avec l’appui financier du projet ACMA2.

Mission satisfaisante

Dans la matinée du vendredi 19 avril 2019, la mission burkinabè est allée faire le point de son séjour à son futur partenaire, ACMA2. Le maire Ousmane Boly et sa délégation ont exprimé leur satisfaction.
Dans l’après-midi de cette même journée, la délégation est allée s’imprégner de l’historique de la ville de Ouidah, port d’où partaient les bateaux à l’époque de la traite négrière. Elle a visité le temple des pythons ainsi que la « route du non-retour ». C’est un véritable cours d’histoire qui a été donné aux visiteurs par un guide expérimenté.

En fin de séjour, c’est un maire de Diabo satisfait qui a rappelé que ce voyage d’études a été initié « pour renforcer la dynamique de l’administration communale et préparer les esprits à l’appropriation effective de la vision et de la démarche souhaitées par les autorités communales ».
Diabo et sa population sont donc impatients de goûter aux fruits de ce partenariat futur qui suscite déjà beaucoup d’espoir.

Soumaila Sana du retour de Cotonou
Lefaso.net

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