ONG Mwangaza action : En finir avec le mariage d’enfants et l’excision dans la Gnagna

Publié le mardi 26 mars 2019 à 18h15min

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ONG Mwangaza  action : En  finir avec le mariage d’enfants et l’excision  dans la Gnagna

L’ONG Mwangaza action, appuyée par l’UNICEF, a mis en œuvre pendant 12 mois, le projet « Consensus communautaire pour mettre fin au mariage d’enfants, à l’excision et aux violences faites aux enfants dans la région de l’Est » pour 150 villages de quatre communes de la province de la Gnagna. La cérémonie de déclaration publique d’abandon du mariage d’enfants et de l’excision a eu lieu le mardi 26 mars 2019 à Bogandé, marquant la fin de la première phase du projet.

Dans la recherche de solutions novatrices pour venir à bout des pratiques de l’excision et du mariage d’enfants, l’ONG Mwangaza action, avec l’appui financier de l’UNICEF, s’est proposé d’apporter une réponse holistique à travers le programme « Consensus communautaire pour mettre fin au mariage d’enfants, à l’excision et aux violences faites aux enfants, dans la région de l’Est ». Pour une première phase du programme, dont la durée est de douze mois, cent cinquante villages des communes de Bogandé, de Manni, de Thion et de Coalla, de la province de la Gnagna, ont bénéficié du programme.

Eu égard aux résultats engrangés dans la mise en œuvre du programme dans ces localités de la région de l’Est, une journée de déclaration publique d’abandon du mariage d’enfants et de l’excision a été organisée à Bogandé le 26 mars 2019, sous la présidence du haut-Commissaire de la Gnagna, Laurent Bado. Mille cinq cents personnes ont représenté les 150 villages à cette journée, soit dix personnes par village.

Une délégation des femmes des villages bénéficiaires et des délégations de chacune des quatre communes se sont exprimées en reconnaissant que le mariage d’enfants et l’excision sont une violation flagrante des droits des enfants et des femmes à vivre librement, sans être violentées et d’accéder à travers l’éducation, aux opportunités que la société peut leur offrir.

Elles ont pris l’engagement de travailler à mettre fin à ces pratiques dans leurs villages et communes respectifs. Des représentantes de jeunes filles ont également livré leur message de refus du mariage d’enfants et de l’excision. Mieux, elles revendiquent la scolarisation et la poursuite des études jusqu’au bout, pour la jeune fille.

Brigitte Yaméogo, chargée de programme de l’ONG Mwangaza, a déclaré dans son allocution qu’une étude menée en 2015 par UNFPA, auprès de 609 adolescentes âgées de 12 à 19 ans réparties dans 50 villages de l’Est, a montré un âge moyen au premier mariage de 14,9 ans. Sur l’ensemble des enquêtées mariées, 46,2% déclarent être victimes de rapt ou de mariage forcé. Karim Sankara, représentant de l’UNICEF, a ajouté que « les mutilations génitales féminines persistent même si les tendances sont à la baisse. De 23% des moins de 15 ans en 2013, elle est passée à 13% en 2010 puis à 11% en 2014 ».

Selon Tapsoba Elise, représentante du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), cette baisse sensible cache en réalité des poches de résistance avec des techniques pour maintenir cachée la pratique de l’excision, telle la clandestinité, la pratique transfrontalière, la baisse de l’âge à l’excision. C’est pourquoi l’action de Mwangaza est à saluer à sa juste valeur.

En outre, des actions pour pérenniser les acquis dans les villages bénéficiaires ont été posées. Brigitte Yaméogo souligne que « suite à la campagne de communication, il a été mis en œuvre dans chaque village, des cellules de veille et de protection de l’enfant qui se chargeront de maintenir la lutte contre les violences faites aux enfants dans les 150 villages touchés par le programme ». Dans ces 150 villages des quatre communes de la province de la Gnagna, sont bénéficiaires, 4500 filles de 0 à 9 ans, 13 500 adolescents de 10 à 19 ans et bien d’autres catégories des populations.

L’ONG Mwangaza Action a travaillé en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) et la direction générale de la famille et du genre (DGPFG). La deuxième phase du programme démarre en avril 2019 et couvrira les villages des communes de la province qui n’ont pas bénéficié de la première phase.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

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